dimanche 26 mai 2013

Estella-Los Arcos

à votre santé!


Los Arcos , petit village de 1200 âmes ou tout le monde se connait. Démarrage sous la pluie, le soleil est apparu au bout de 5 km. Je revois Laura, la petite hollandaise , elle a un épanchement de synovie et elle souffre beaucoup du genou gauche mais elle espère pouvoir continuer, je lui conseille du repos.
Le  vent est violent et glacial, je suis arrivé a Los Arcos sous le soleil, j'ai failli raté le village tellement j'ai été emporté par mon élan . L'église de Santa Maria est construite en pierres de couleurs gris, ocres et rouges. Installée à la place d'honneur une statue dans le secret de la magie mystérieuse qui voile toute les "Vierges Noires ",Notre Dame " La Vierge Noire aux yeux bleue ", son regard inescrutable jaillit de ses yeux obliques.


Dimanche 26 Mai. Je prends la route de bonne heure à 7 heures pour Viana.
Départ sous un soleil radieux, froid sec, 5 mn pour traverser le bourg, ensuite succession de champs de vigne et d'oliviers, un paysan désherbe son champ avec un tracteur, les oiseaux chantent, je suis content malgré mes ampoules. Des jolis coquelicots partout mêlés à des fleurs jaunes de Colza dispersé sur le chemin. Des cotes se succèdent aux côtelettes avalées allègrement  ( ce ne sont pas de porc, de mouton encore moins de bœuf ), j'avance d'un pas léger , je me tape un petit 4 km/h de moyenne. On voit que c'est Dimanche, hier soir, après un bon repas, je suis allé à la messe, le curé nous a béni (les Pèlerins) et nous a donné à chacun une image de St. Jacques, on se croirait retourner en enfance, après le catéchisme.
Arrivé tôt grâce à un bon petit déjeuner, le gîte est très correcte, plus cher que d'habitude, plus cher que d'habitude, il faut payer le confort. Ce sera une étape de repos, jour de lessive, après sept jours de marche. Après avoir enfilé un bon casse-croûte fait de chorizo et de pain frais, je me suis allongé pour une petite sieste, mais ce n'était pas possible, il y a un ronfleur à côté de mon lit. Je me décide alors d'aller un petit tour dans VIANA.
Lundi 27 Mai - Viana >>>Navarette.
Départ sous la pluie, j'ai traversé Logrono sous la pluie, ça s'est arrêté une heure avant d'arriver à l'étape.
Logrono est une grande ville, beaucoup de circulation, je n'ai pas pu faire le touriste, à cause de la pluie mais cela mérite certainement. Une heure pour traverser la ville, très mal balisée, il m'a fallu demander mon chemin plusieurs fois. A la sortie, j'ai eu de a chance de rencontrer "Edouardo", un espagnol de 67 ans, qui vient de prendre sa retraite, il a vécu un an en France. Nous avons fait un bout de chemin ensemble, il m'a expliqué les difficultés de l'Espagne après le "Boom économique" des années 90 et l'arrivée subite de la crise mondiale. Nous nous sommes quittés près d'un lac artificiel à l'extérieur de la ville. Je traverse des champs, la campagne est belle malgré la pluie, des vignes des deux côtés du chemin, le sentier est boueux au possible, toujours des coquelicots et des fleurs de chardons, elles sont magnifiques.

Je suis arrivé à l'auberge de bonne heure, je me suis à la recherche d'un dispensaire pour soigner mes ampoules, je l'ai trouvé mais ils ne prennent que les cas d'urgence et sur Rendez-Vous.
Par chance, j'ai croisé en route une pèlerine qui fait son Chemin avec un Tour Opérator, elle a les étapes tracées, les bagages transportés, et les hôtels réservés de ville ville, elle est infirmière, en voyant l'état de mes pieds avec les ampoules éclatées, elle prendra ce qu'il faut demain, pour me soigner , si je la revois? Espérons le?
Navarette, étape du jour est une belle ville avec une église classée et des vestiges...
Je n'ai pas Internet à l'auberge, ni d'eau chaude, heureusement l'Hospitalier "Marcel" m'a offert sa douche privée, en remerciement, je lui ai donné mon parapluie neuf, que je trimballe depuis huit jours, il pèse une tonne et je ne m'en sers jamais, je m'envolais avec, c'était "Camille Poppins". Marcel m'a beaucoup dépanné en tout point de vue.
Le repas du soir est pris dans la salle commune, composé d'une Paella en barquette réchauffé au Micro-ondes.


vendredi 24 mai 2013

Puente la Reina

Réveil a 5 heures, très mal dormi, concert de ronflements toute la nuit, lits grinçants.
Départ a 7 heures arrivée a 12 h 45, 33758 pas sur mon Podo .
La ville de Puente la Reina ne présente aucun charme, des immeubles en pierre de taille, des ruelles étroites, il fait un froid de canard avec les courants d'air.
Pour revenir à mon équipement: chaussures mal adaptées , achat d'un parapluie inutile trop lourd a porter et qui me freine dans ma marche a cause du vent.
Le Chemin est mythique et mystique que chacun emprunte pour soi, pour Dieu, croyants ou athée, tous nous faisons le parcours pour prouver quelques choses, pour Chercher quoi? Le dépassement de soi? Challenge, compétition, conquête de l'inutile, tout à la fois?
Il faut voir sur le Chemin, les Pèlerins par dizaines, par centaines parcourant à vive allure le sentier caillouteux et boueux pour arriver les premiers au gîte, et trouver les meilleures places dans le dortoir "Dormitorio", les moins chères ou les plus sélectes . Jeux ou Compétition ? Ou les deux à la fois. Personnellement j'avance à mon rythme, j'arriverai quand j'arriverai, comme disent les réunionnais " Pe'tit pas, pe'tit pas a nous le arrivé" ou encore la devise de l'Infanterie de Marine : "Vas aussi loin que tes pas pourront te supporter ".
Pour me donner du courage, je me suis aperçu que j'entonnais la chanson des "Pèlerins" tous les matins nous prenons le chemin...ULTREIA. Il faut dire que la plupart du temps, je suis seul sur le Chemin avec moi même , de temps en temps un "ola" pousser par un pèlerin qui me dépasse , je les laisse courir , je ne suis pas presse, comme disent le "NAXIS" une ethnie minoritaire du Sichuan de Chine, "Pourquoi se presser, tout le monde arrive au même endroit.

jeudi 23 mai 2013

Parti de la Réunion le Mercredi 15 Mai 2013 a bord d'un vol Corsair, le Boeing 747 a pris de l'avance sur son horaire (2heures) car il n'a pas fait d'escale à Nairobi . Ce qui fait que nous avons poireauter à la Gare Montparnasse avant de prendre le TGV.
Le train que nous avons pris avait une panne technique, obligés de changer de TGV, conséquence deux heures de retard à l'arrivée à Biarritz. Passé quatre jours sous la pluie à Anglet, j'ai pris le TER pour St. Jean Jean Pied de Port.


J'ai trouvé le 1er gîte sur le Chemin qui a un nom prédestiné "Le Chemin vers l'étoile", grâce à des bretons rencontrés dans le train.
Nuit sans souci, après le repas Pèlerins, copieux à base de pâte .
Le lendemain matin de bonne heure à 6 h 30, je mets mon premier pas sur le Camino Francès sans avoir pris avant un petit déjeuner copieux. La montée est rude, je ne suis pas chaud, je suis comme les moteurs Diesel, lent au démarrage, après ça , c'est mieux.
Un petit arrêt au refuge d'Orisson pour un café et un sandwich pour midi, j'attaque la montée du Col de Roncevaux.Pluie, vent, grésil et neige sont la pour m'accueillir, la météo est déplorable. Pataugeant dans la gadoue et la neige au sommet (j'aurais dû écouté le patron du gîte de St. Jean Pied de Port et passer par la plaine et la route du bas), je franchis le col sans m'en apercevoir, seulement quand j'ai abordé la descente à la Fontaine de Roland. Arrivée de bonne heure, je n'ai pas cherché outre mesure, le premier gîte était le bon. Repas Pèlerin comme de bien entendu, je me suis mis au lit de bonne heure en prévision de l'étape de demain. Petite anecdote : le repas était prévu à 19 heures avant la messe de 20 heures, mais je me suis assoupi dans le lit et j'ai raté et le repas et la messe, heureusement , il y avait un 2ème service.
J'ai fait la connaissance d'une hollandaise a table, c'était la seule qui parlait français "Laura" jeune et jolie.
La fontaine de Roland.
Mardi 21 Mai: Roncevaux - Zubiri, départ à 8 h 15, arrivée a 13 h 30
Sans problème particulier mis a part le temps maussade, toujours le pluie, la gadoue jusqu'aux chevilles. Repas du pèlerin toujours aussi copieux, soupe et salade verte en entrée .
Mercredi 22 Mai: Zubiri - Cizur Menor, 40 529 pas, car mon Podo fonctionne mal.
Albergue de Cizur Menor, agréable avec tout le confort, mais nous sommes très nombreux.
Il n'y a pas de restaurant, aussi, je suis allé au premier restaurant en face. Le restaurant fait des repas pèlerin , apercevant une jeune fille rousse toute seule à une table de quatre, je lui demande la permission de m'assoir avec elle, elle accepte gentiment. Sur ses entrefaites arrive une deuxième jeune fille brune avec de yeux bleus, elle s'assoit à notre table. Au cours du repas, nous lions connaissance, l'une habite l'Autriche, elle s'appelle Stéphanie, et la rousse, Jackie, respectivement 20 et 22 ans. Une bouteille de vin rouge pour trois cela faisait beaucoup, surtout qu'elles n'avaient pas l'habitude de boire du 13 degrés, elles se sont mises à raconter des blagues que je ne comprenait pas du tout, elles ricanaient comme des gamines toute la soirée pour ne pas casser l'ambiance, je rigolais comme elle. Après, nous sommes tous partis nous coucher chacun de son côté.

Jeudi 22 Mai: Cizur Menor - Puente la Reina, départ à 8 h 15 arrivée a 13 h 30.
L'étape n'était pas pénible, des montées et des descentes et toujours le petit crachin, je sens une deuxième ampoule qui me pousse  au pied gauche si ça continue, je vais ressembler à un arbre de Noël. J'ai appris à gérer les ampoules en marchant les talons en avant , comme ça , je n'appuie pas sur la plante des pieds. Enfin à l'arrivée, je m'en suis bien sorti.
Le premier gîte est le bon: Albergue de Peregrinos PP.Reparadores, 72 places, 5 € pour la nuit, un luxe tout confort chambrée de 12, Wifi etc... Le seul ennui c'est sans repas, je suis obligé d'aller manger dehors avec un froid de canard. Enfin, j'ai trouvé un petit bar à Tapas sympa pour par trop cher sans le menu pèlerins.