dimanche 30 juin 2013

Jeudi 30 Mai - GRANON >>> VILLAMBISTA

Le départ s'est effectué pour une fois sous le soleil mais avec le vent glacial. Des champs de blé, d'orge, et d'avoine à perte de vue, la campagne est verte, on voit qu'il y a beaucoup d'eau qui tombe du ciel.
Arrivé pas trop tard à l'étape, j'ai pu trouvé une place car le gîte ne comporte que quatorze places. Cela fait deux jours que j'arrive en début d'après-midi, même sans courir, je m'aperçois que mon pas s'est amélioré, je clopine de moins en moins. (555 km de Santiago au panneau routier).
Pèlerin en fer et pèlerin en chair.

Revenons un peu en arrière, dans Pampelune, je croise le chemin d'un jeune italien fraîchement débarqué de Rome, il semblait perdu et cherchait une albergue , je lui dis de me suivre car je ne dors pas à la grande ville mais à l'étape d'après.
Nous avons fait 5 km ensemble, il s'appelle Mattéo, il a 25 ans (l'âge de mon petit-fils), il voyage seul, c'est ainsi que nous avons fait connaissance.
Deux étapes plus tard,, il m'a invité à partager un dîner italien préparé par des pèlerins de sa communauté, j'ai retrouvé ma copine Laura qui était aussi invitée. Nous étions une douzaine, le menu consistait en un plat unique de spaghetti sauce tomate à leur façon avec lardons, chorizo, moules et crevettes, bizarre comme mélange, mais c'était bon, le tout arrosé avec force bières "San Miguel".


Mercredi 29 Mai - AZOFRA >>> GRANON

Tiens quelle surprise, il ne pleut pas ce matin. Après avoir soigner mes ampoules, et pris un petit déjeuner léger, j'attaque la 10ème étape; j'aurai dû arriver à BURGOS, mais à cause de mes ampoules, mon allure s'est beaucoup ralenti.
Au bout de deux heures de route, la pluie se met à tomber, cinglante et glaciale, le parcours dans cette condition est pénible en plus avec un vent de face. Je me suis arrêté sous un pont pour boire et manger quelques fruits secs. Je reprends la route sous la pluie en marchant à vive allure pour arriver plus vite au gîte, je crois que j'ai battu mon record de vitesse malgré mes douleurs aux pieds.


Le gîte de GRANON est un gîte de pèlerins "Hospital de Pérégrinos San Juan Baptista" tenu par des soeurs, est accolé à l'église, il est très spartiate et rudimentaire, des paillasses au sol, dans un grand dortoir en sous-pente, avec la pluie, les pèlerins sont moins nombreux.
Tiens, depuis quelques jours je ne voyais plus mes petits coréens qui couraient devant pour prendre les meilleures places au gîte, je crois qu'ils ont dû jeter l'éponge, car deux membres de leur équipe souffrent comme moi d'ampoules aux pieds.
J'ai revu ma copine Laura, la hollandaise, elle aussi souffre du genou droit, un épanchement de synovie, elle va raccourcir les étapes, mais elle me donne rendez-vous à SANTIAGO.
Pour revenir au gîte de Granon, c'est un "Donativo", on donne ce que l'on veut, le gîte et le couvert ainsi que le petit déjeuner sont gratuits. Le dîner et le repas sont servis dans la salle commune. L'ambiance est très conviviale, un chanteur pèlerin gratte la guitare et chante pour tout le monde son répertoire en anglais et en français dont la chanson "ULTREIA" connue par tous les "ARCEENS".
Que dire de ce chemin des étoiles, chacun marche pour soi, pour ceux qu'ils aiment, tout a été dit et écrit par mes prédécesseurs ou presque, par la Tortue Gérard TREVES, Jean-Christophe RUFIN de l'Académie française, "l'Immortelle randonnée", livre que l'on m'avait offert pour mes 77 ans, et que je n'ai pas eu le temps de lire avant de partir.
Je suis souvent seul sur le Chemin, j'ai le temps de réfléchir, de penser, de méditer, de faire le bilan de ma vie, de mon parcours sur cette terre, et malgré moi, mes souvenirs d'enfance ressurgissent, les bons moments comme les mauvais, mais je n'y peux rien c'est comme ça. Voila que je deviens nostalgiques!
Je revois depuis sept ou huit étapes, Jean-Bernard, son épouse Maryvonne et leur ami Paul, lui doit être chirurgien plasticien, sa femme assistante médicale et leur ami Psy..., des personnes très sympas.
La messe est à 19 heures et le repas servi à 20 heures et sera suivi par des chansons entonnées en choeur par l'assistance.
la salle commune.

l'Hospitalier Mario et es soeurs Maria...














Mon compagnon de paillasse est canadien "Alain" vivant en Ontario, il est originaire de l'île Maurice, nous avons fait connaissance en déjeunant ensemble vers 14 heures. Il a quitté l'île Maurice, il y a plus de trente ans, il y retourne de temps en temps. Au Canada, il occupe un poste d'Expert Comptable, métier très rémunérateur car il travaille pour des grandes entreprises pour leur bilan annuel. Il par le couramment trois langues, l'anglais, l'espagnol et bien sûr le français. Il a de la famille à la Réunion à la ville du Tampon, il possède un passeport européen "anglais" car il a fait ses études à Londres.
Je saute du coq à l'âne, à côté de moi, l'hospitalier prépare le dîner avec soeur Maria, elle chante en italien des chansons de sa jeunesse tout en découpant les oignons, je comprends mieux l'italien que l'espagnol.
L'ambiance du repas du soir est fort convivial, tout le monde met la table, assiettes et couverts; avant de manger soeur Maria nous dit la bénédicité, tout le monde se tient par la main et on dit sa prière. J'ai omis de vous dire que je descendu dans un gite chrétien, le bâtiment fait partie intégrante de l'église, comme ça, si on a un crise de foi, on n'a pas à aller bien loin. Le menu servi est très simple, de la salade en entrée, une bonne soupe de légumes bien consistante avec des morceaux de chorizo frais et un dessert confectionné par soeur Maria.
Après le dîner, l'hospitalier demande à chaque communauté de chanter une chanson de leur pays respectif. Notre groupe, composé de six personnes, avons chanté "la Madelon et Ultreia", l'ambiance était fort chaude et bon enfant.

Mardi 28 Mai - Navarette>>>Azofra

Comme tous les matins, il pleut, pluie fine et glaciale. La campagne est identique aux précédentes: vignes, champs de céréales, j'ai traversé VENTOSA sans m'arrêter, une ville fantôme, des immeubles sans vie, sans habitant, vide, victime de la crise.
Le gîte Municipal d'Azofra est accueillant, les chambres se composent de boxes de deux lits, dommage pour moi, j'avais un italien ronfleur comme voisin.
J'ai dîné avec mes compagnons de marche, Paul, Jean-Bernard et Maryvonne et je me suis au lit de bonne heure car il n'y avait pas de Wifi et les PC sont payants avec de claviers "QVERTY".
J'ai rencontré hier soir, au gîte deux réunionnais "Marcel & Joseph" qui ne sont pas membres de l'ARCC, je leur ai demandé de venir nous voir à leur retour pour donner leur impression sur le Chemin. Ils sont jeunes, ce sont des "Raideurs", ils font 30 à 40 Km par jour, et ils pensent faire le Camino Francès en 25 jours, ils ont déjà leur billet d'avion de retour pour la Réunion.
Boxe de deux lits à Azofra.

Navarette.